mardi 15 novembre 2016

IV – Le plan

Mercredi.
18h30.
Amy se rend à son club de gym, le Fitness Club Olympus. Si on passe sur le nom ringard de ce club, on ne peut pas se permettre d’ignorer son existence et son emplacement, d’autant que le parking situé derrière la salle principale, va être vide à cause du match du soir. Tout le monde sera rivé à son écran télé pour voir l’enfant du pays mettre la branlée à un petit minable de la grande ville, sur un ring puant le sang et la sueur, dans une salle bondée d’excités qui vont tout casser s’il ne fait pas un bon score.
19h30.
Amy sort de la salle principale, direction les douches. Elle déteste cette odeur poisseuse qui lui colle au corps après l’exercice. Elle ne comprend pas les hommes et les femmes qui viennent ici, se défoncent sur les machines ou les tapis et repartent, collants de sueur et sentant pire que de la charogne.
19h37.
Amy sort de la douche, direction les vestiaires, une immense serviette l’enveloppant pour ne pas exposer ses parties les plus intimes. Une fois au vestiaire, elle discute sûrement avec une collègue, une amie.
19h41.
Amy sort sur le parking du Fitness Club Olympus...

Une minute, interrompit Armand.
Clyde et Harry le regardèrent. Quelque chose n’allait pas ? Ils avaient oublié quelque chose en route ?
Amy viendra à pied, continua Armand. Elle n’a aucune raison de passer par le parking. Elle sortira par devant.
Merde ! répondit Clyde.
On la force à passer par derrière, dit alors Harry.
Comment ? demanda Armand.
On reprend, fit Harry comme si Armand n’avait rien dit.

Mercredi.
18h30.
Le Fitness Club Olympus. Le match, donc un parking désert. La séance de gym et là, Clyde fonce dans le bureau administratif pour piquer les clés du club. On ferme les portes de devant. Le tour est joué, elle ne peut passer que par le parking. Le reste du programme ne change pas !
19h30.
19h37.
19h41.
Amy sort sur le parking du Fitness machin et on lui tombe dessus. Je prends le volant du fourgon ; Clyde, pendant ce temps, ligote Amy, la bâillonne et lui met un sac de pommes de terre sur la tête pour pas qu’elle voit où on l’embarque. Nous allons dans un entrepôt désaffecté en dehors de ville. On ne sera pas gênés comme ça.
21h00.
Armand, tu rentres chez toi, tu reçois un coup de fil précisant que si tu appelles les flics, ta femme est morte !

Ouais, c’est cool tout ça mais pour quelle raison on kidnappe la femme d’un commercial de magasin de chaussure ? demanda Clyde.
Je sais pas, répondit Harry. Mais je vais trouver. L’important pour l’instant c’est que cette phase marche correctement. Si on fait les cons, si on se plante, on est marrons.
Je peux avoir un objet en ma possession, un truc important sans que je le sache, intervint Armand.
C’est pas idiot ! s’enthousiasma Harry. Comme dans ce film avec Will Smith, quand il est avocat et qu’il est sous la surveillance de la NSA !
Ne délire pas, Harry, calma Clyde.
C’est vrai ! Alors ? Tu es partant, Armand ?
Clyde et Harry dévisagèrent leur ami. Clyde était plus confiant. Armand pensait même qu’il avait hâte que toute cette mise en scène commence. Armand acquiesça. Harry frappa dans les mains, Clyde respira un bon coup. Pour eux, tout était parfait. Ça serait du gâteau. Ils n’avaient pas pensé aux imprévus. Il ne devait pas y en avoir. Tout devait se dérouler selon le plan. Tout devait bien se passer. Ils œuvraient pour la bonne cause, alors la chance serait avec eux, il ne pouvait en être autrement.
Ils avaient un peu moins d’une semaine pour rassembler le matériel et bloquer leur soirée du mercredi. Du moins Harry et Clyde. Armand allait passer une journée classique, sauf qu’il saurait que sa femme allait se faire enlever par ses potes !
Bien entendu, durant la soirée du mercredi qui suivit, rien ne se passa comme prévu.

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