Mercredi.
18h30.
Amy se rend à son club de gym,
le Fitness Club Olympus. Si on passe sur le nom ringard de ce
club, on ne peut pas se permettre d’ignorer son existence et son
emplacement, d’autant que le parking situé derrière la salle
principale, va être vide à cause du match du soir. Tout le monde
sera rivé à son écran télé pour voir l’enfant du pays mettre
la branlée à un petit minable de la grande ville, sur un ring puant
le sang et la sueur, dans une salle bondée d’excités qui vont
tout casser s’il ne fait pas un bon score.
19h30.
Amy sort de la salle principale,
direction les douches. Elle déteste cette odeur poisseuse qui lui
colle au corps après l’exercice. Elle ne comprend pas les hommes
et les femmes qui viennent ici, se défoncent sur les machines ou les
tapis et repartent, collants de sueur et sentant pire que de la
charogne.
19h37.
Amy sort de la douche, direction
les vestiaires, une immense serviette l’enveloppant pour ne pas
exposer ses parties les plus intimes. Une fois au vestiaire, elle
discute sûrement avec une collègue, une amie.
19h41.
Amy sort sur le parking du
Fitness Club Olympus...
– Une minute, interrompit
Armand.
Clyde et Harry le regardèrent.
Quelque chose n’allait pas ? Ils avaient oublié quelque chose en
route ?
– Amy viendra à pied,
continua Armand. Elle n’a aucune raison de passer par le parking.
Elle sortira par devant.
– Merde ! répondit Clyde.
– On la force à passer par
derrière, dit alors Harry.
– Comment ? demanda Armand.
– On reprend, fit Harry comme
si Armand n’avait rien dit.
Mercredi.
18h30.
Le Fitness
Club Olympus. Le match, donc un
parking désert. La séance de gym et là, Clyde fonce dans le bureau
administratif pour piquer les clés du club. On ferme les portes de
devant. Le tour est joué, elle ne peut passer que par le parking. Le
reste du programme ne change pas !
19h30.
19h37.
19h41.
Amy sort sur le parking du
Fitness machin et on lui tombe dessus. Je prends le volant du
fourgon ; Clyde, pendant ce temps, ligote Amy, la bâillonne et
lui met un sac de pommes de terre sur la tête pour pas qu’elle
voit où on l’embarque. Nous allons dans un entrepôt désaffecté
en dehors de ville. On ne sera pas gênés comme ça.
21h00.
Armand, tu rentres chez toi, tu
reçois un coup de fil précisant que si tu appelles les flics, ta
femme est morte !
– Ouais, c’est cool tout ça
mais pour quelle raison on kidnappe la femme d’un commercial de
magasin de chaussure ? demanda Clyde.
– Je sais pas, répondit
Harry. Mais je vais trouver. L’important pour l’instant c’est
que cette phase marche correctement. Si on fait les cons, si on se
plante, on est marrons.
– Je peux avoir un objet en ma
possession, un truc important sans que je le sache, intervint Armand.
– C’est pas idiot !
s’enthousiasma Harry. Comme dans ce film avec Will Smith, quand il
est avocat et qu’il est sous la surveillance de la NSA !
– Ne délire pas, Harry, calma
Clyde.
– C’est vrai ! Alors ? Tu es
partant, Armand ?
Clyde et Harry dévisagèrent
leur ami. Clyde était plus confiant. Armand pensait même qu’il
avait hâte que toute cette mise en scène commence. Armand
acquiesça. Harry frappa dans les mains, Clyde respira un bon coup.
Pour eux, tout était parfait. Ça serait du gâteau. Ils n’avaient
pas pensé aux imprévus. Il ne devait pas y en avoir. Tout devait se
dérouler selon le plan. Tout devait bien se passer. Ils œuvraient
pour la bonne cause, alors la chance serait avec eux, il ne pouvait
en être autrement.
Ils avaient un peu moins d’une
semaine pour rassembler le matériel et bloquer leur soirée du
mercredi. Du moins Harry et Clyde. Armand allait passer une journée
classique, sauf qu’il saurait que sa femme allait se faire enlever
par ses potes !
Bien entendu, durant la soirée
du mercredi qui suivit, rien ne se passa comme prévu.
_____________________________________________
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire